Le labyrinthe
Publié le 17 Juin 2008
Toujours ce rêve récurrent : Je suis perdue, dans l’incapacité de me déplacer. Cette fois-ci, la lumière éclatante était là !
Je vous raconte, je vous narre, je vous conte….
Me voilà projetée dans une école bizarre, dans une classe immense, au milieu d’une quarantaine de bambins plus remuants les uns que les autres. Ils
m’obeissent point ces chameaux ! Et je passe mon temps à stresser en essayant de ruser pour obtenir un peu
d’écoute, d’ordre et de silence. Les vieux reflexes reviennent ! Et, voilà
qu’on me nomme maîtresse responsable de cette classe… et de celle d’à côté où la maitresse est absente. Je râle, je dis que mon
long congé de 3 ans est terminé mais que je suis maintenant en retraite. Mais, étant adulte et responsable, je ne peux abandonner ces enfants sous la seule responsabilité d’assistantes
maternelles. La journée se passe avec quelques activités scolaires inintéressantes pour certains… quelques mises à l’écart de polissons… quelques énervements… etc… En somme, rien de bien extraordinaire pour une journée en Maternelle ! A la fin de la journée, les enfants en rang, deux par deux, à la queue leu leu, doivent être conduits à
travers des corridors jusqu’à un espace ouvert en pleine campagne, plutôt terrain vague. Aidée par les assistantes, le trajet se passe sans trop d’encombres, quelques mauvaises pistes suivies, quelques mauvais
choix aux bifurcations, mais vite réparés…
Ces couloirs étaient blancs, certains ouverts sur l’extérieur d’autres complètement aveugles, mais d’une blancheur éclatante… Les parois étaient d’une matière souple, comme un écran plasma, et
les heurts contre elles se faisaient en douceur, les coins arrondis…pas d’angle droit, pas de dureté…. J’essaie de me mémoriser le trajet pour ne pas avoir d’anicroches au retour… Prudente, la Mô ! Une fois arrivée, je confie les enfants à l’équipe de service et
m’approche de la directrice, un peu, beaucoup loufoque, pour lui expliquer qu’elle ne devait plus compter sur moi les prochains jours…
Et me voilà repartie…. Au début, le chemin est facilement retrouvé… J’aide même quelques mamans à retrouver leur chemin…mais, ça se
gâte ! Je me vois dans l’obligation de fermer les paupières devant la luminosité extrême régnant dans ce couloir blanc … Et la progression se ralentit au fur et à mesure que l’angoisse
monte. Je sens des personnes qui me précèdent, qui me suivent, qui me frôlent, sans agression aucune… Et tout à coup, bloquée contre cette paroi
accueillante, je sens mes jambes se dérober, la peur me figer, seule, désorientée, en larmes.
Et, oh ! Miracle, je sens une main me
prendre la mienne, une main noueuse, aux doigts secs, mais, une main amicale, affectueuse…Et un homme me dit : « Tu es
perdu ? Viens, moi je suis sourd, mais pas aveugle…. » Et, sans résistance, en toute confiance, je me laisse conduire, les yeux fermés jusqu’au dehors… Je sais que je suis à l’extérieur, je sens l’air sur mes joues… Pour vérifier, j’ouvre les
paupières…
Le rêve est terminé ! A force d’essayer d’ouvrir les yeux, j’y suis arrivé, en vrai… Je suis éveillée….
Mô ( 17.06.08)